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avril 11, 2023

Prendre la parole en public : 6 stratégies pour les femmes qui veulent être entendues

by Maïka Billard

Quand les femmes prennent la parole en public, elles rencontrent des difficultés spécifiques et doivent souvent affronter :

  • le sexisme ordinaire qui les renvoie à la cuisine ou à leurs chiffons,
  • les interruptions intempestives (plus fréquentes quand on est une femme, comme l’explique cette courte capsule vidéo de France info),
  • le paternalisme de ceux qui savent mieux qu’elles,

En tant que femme, il est donc plus difficile non seulement de s’exprimer clairement, mais surtout d’oser prendre la parole. Alors comment prendre la parole en public quand on est une femme ?

Les femmes doivent développer des stratégies d’adaptation et des compétences spécifiques pour défendre leurs idées et leurs projets.

Et tout ça, en plus de devoir surmonter le stress, les mains qui tremblent, les mots qui manquent, le cœur qui s’emballe, la bouche pâteuse et la vision qui se trouble.

Tour d’horizon des difficultés supplémentaires que rencontrent les femmes pour s’exprimer en public et quelques conseils pour s’en sortir.

Comment ne pas se faire couper la parole ?

La télévision nous donne à voir des débats et émissions au sein desquelles les personnalités invitées se coupent la parole. C’en est parfois agaçant et inaudible, surtout en période de campagne électorale.

Et les sociologues ont remarqué :

  • que les hommes coupent plus souvent la parole ;
  • et surtout que les femmes sont beaucoup (mais vraiment beaucoup) plus souvent interrompues que les hommes.

Ce phénomène est tellement prégnant, qu’il porte même un nom : le manterrupting en contraction de man et interrupting, popularisé par la journaliste de Time Jessica Bennet.

En attendant que ces nombreux Messieurs (et ces quelques femmes, oui, bien sûr) veuillent bien apprendre à écouter et respecter la parole de leurs interlocutrices, comment éviter de se faire couper la parole ?

L’un des enjeux pour éviter les interruptions intempestives, c’est de réussir à les court-circuiter avant qu’elles ne se produisent.

Pour cela, il faut préparer notre audience à nous écouter : l’aider à comprendre et suivre notre cheminement.

  • On peut énoncer le nombre de sujets que l’on va aborder :

« Je voudrais vous faire part de 3 réflexions qui me sont venues en écoutant les échanges précédents ».

  • On peut renforcer cette annonce en énumérant au fur et à mesure de nos propos :

« la première chose… la deuxième idée c’est que… et enfin ma troisième réflexion est plutôt… »

  • On peut enfin joindre le geste à la parole en suivant l’énumération avec nos doigts.

Pour plus de détails sur les techniques pour éviter de se faire couper la parole, je vous invite à aller lire l’article complet que j’ai dédié à ce sujet.

Vous y trouverez aussi des stratégies pour reprendre la parole si on vous l’a volée.

Faire face à des experts qui n’en sont pas

Autre grand classique lorsque l’on est une femme et que l’on prend la parole : ne pas être prise au sérieux.

Et souvent, non seulement notre expertise est remise en cause, mais en plus on nous l’explique avec un ton condescendant et paternaliste.

Mesdames, vous aurez évidemment reconnu le phénomène bien connu du mansplaining ou de la mecsplication en français.

Car oui, là encore cette fâcheuse indélicatesse arrogance insupportable est très (très très) souvent le fait des hommes (surtout s’ils sont boomers, blancs, cisgenres, hétéro et valides).

On doit le terme à Rebecca Solnit qui s’est fait conseiller la lecture de son propre livre sur l’industrialisation du quotidien (pourtant une expertise qui ne s’invente pas) par un homme qui ne l’avait même pas lu lui-même ! Elle y a même consacré un essai : Ces hommes qui mecspliquent la vie.

Perso, je me suis déjà fait mecspliquer :

  • le plaidoyer politique (mon métier initial après un master 2 dans le domaine), par un collègue homme qui n’avait aucune connaissance sur le sujet ;
  • la philo pour enfant (ce pour quoi j’ai suivi une formation) par un homme qui n’aimait pas la philo et n’avait pas d’enfant dans son entourage ;
  • ou encore l’histoire de la séparation de la Tchécoslovaquie (dont ma mère est originaire) par un homme qui n’y avait jamais mis les pieds (et n’était pas historien).

Formidable cette décrédibilisation, non ? Je suis sûre que vous avez plein d’anecdotes similaires à raconter !

Comment contourner ces leçons d’école condescendantes ?

Le premier point c’est de ne pas laisser passer.

Vous pouvez répondre poliment quelque chose comme :

« merci, mais je sais parfaitement tout ça / j’ai un diplôme qui atteste de mes compétences dans ce domaine / je me suis beaucoup documentée aussi.

Il ne faut pas laisser planer le doute sur le fait que ce monsieur vous prend pour un jambon ! A fortiori si la conversation a lieu en présence d’autres personnes… elles risqueraient de croire que vous prenez une leçon !

Si on est en confiance, on peut tenter une réponse plus froide :

« Merci, je connais mon sujet, j’ai X années d’expérience et je n’ai pas besoin d’un cours de rattrapage ».

Évidemment, là encore, la vraie solution passera par l’éducation de ces messieurs et des petits garçons. Et pour ça, je ne saurai que vous conseiller la lecture de l’excellent Tu seras un homme (féministe) mon fils, de Aurélia Blanc.

Ces préjugés qui nous mettent en difficulté quand on prend la parole

Un poids qui est souvent lourd à porter pour les femmes qui osent prendre la parole (ou assument des rôles de pouvoirs), c’est celui de la menace du stéréotype.

C’est un terme emprunté à la psychologie sociale mis en évidence par les chercheurs Steele et Aronson. Ils expliquent que les personnes visées par des stéréotypes finissent souvent pas s’y conformer, dans une sorte de prophétie autoréalisatrice.

Le préjugé selon lequel les femmes n’ont pas d’autorité ou pas de leadership peut donc faire baisser les performances oratoires ou managériales d’une femme.

C’est aussi particulièrement vrai pour les femmes qui exercent des métiers très masculinisés.

Elles ont encore moins le droit à l’erreur que les autres et le moindre écart ne leur sera pas reproché seulement à elles. Il deviendra celui de toutes les femmes.

« Pfff, nan, mais tu vois Jean-Mi, on t’avait dit que c’était pas une bonne idée de confier ce dossier à une femme, elles savent pas y faire, c’est tout, c’est pas leur truc ».

Ce biais est important. Tellement important que des études ont montré que les dossiers difficiles et les causes perdues étaient souvent confiées à des femmes…

Leur le naufrage est donc quasi certain, mais il leur sera reproché personnellement en jetant le discrédit sur les femmes en général, plutôt qu’en reconnaissant que le vers était déjà dans le fruit.

Verbaliser pour diluer la menace du stéréotype

Dans le contexte d’une prise de parole en public, l’une des façons d’éviter que les enjeux ne vous dépassent, c’est de le verbaliser clairement.

Vous pourriez dire, dès l’intro par exemple :

« Je ressens une pression supplémentaire à m’exprimer sur un sujet identifié comme n’étant pas féminin. Je crains que, comme souvent, la moindre de mes hésitations ne soit surinterprétée comme étant un signe d’incompétence — alors qu’un homme dans le même cas de figure serait simplement un homme qui prend le temps de la réflexion. »

Vous attirerez sûrement la sympathie de vos consœurs (mais… peut-être aussi des réflexions encore plus lourdes de vieux misogynes qui oseraient dire que vous jouez la carte de la victimisation, à vous de savoir si vous assumerez cette étiquette…).

Se rappeler qu’on est unique quand on prend la parole

De façon plus générale, les recherches en psychologie sociale proposent une autre piste : se considérer comme unique et non comme membre d’un groupe stigmatisé.

L’idée ici, c’est de faire l’exercice de se rappeler consciemment nos qualités, nos points forts, nos points positifs. Cet exercice oblige notre cerveau à revenir à nous-même, à nous recentrer.

Cela enlève la charge psychologique du stéréotype qui pèse sur le groupe auquel on appartient.

C’est vrai pour le sexisme, comme pour tous les autres stéréotypes auxquels un individu est soumis (comme les biais racistes, ou validistes…).

Une fois n’est pas coutume, ce n’est pas ici que la sororité jouera en notre faveur, apparemment. À moins peut-être de s’identifier à un groupe d’oratrices particulièrement reconnues : se choisir une Michelle Obama, une Alexandria Ocasio-Cortez ou une Christiane Taubira pour rôle modèle d’oratrice de talent nous sera sans doute d’un grand secours (voir infra).

Syndrome d’imposture des femmes quand elles parlent en public

Le syndrome d’imposture, c’est ce doute plus ou moins permanent et ce sentiment diffus de ne pas être totalement à notre place. S’y ajoute l’appréhension qu’à un moment quelqu’un va bien finir par s’en rendre compte (alors que c’est que dans notre tête, vous aviez bien compris).

Si le syndrome d’imposture touche tous types d’humains, les femmes en sont quand même les premières victimes.

C’est qu’expliquent la journaliste Élisabeth Cadoche et la psychothérapeute Anne de Montarlet, autrices de l’ouvrage Le syndrome d’imposture — Pourquoi les femmes manquent tant de confiance en elles ?.

Elles recensent des raisons historiques, sociétales et familiales et je vous invite à lire leur livre si le sujet vous intéresse.

L’importance des rôles modèles pour sortir du syndrome d’imposture

Les deux spécialistes proposent de s’inspirer de femmes qui ont les qualités que nous cherchons à avoir.

« L’idée n’est pas de les contempler avec envie, mais de les imiter » écrivent-elles.

Et si les grandes oratrices de ce monde vous semblent trop éloignées de vous, choisissez-vous des rôles modèles du quotidien :

  • cette collègue qui sait toujours quoi répondre ;
  • cette N+1 qui explique les dossiers complexes avec des métaphores qui les rendent accessibles ;
  • ou encore cette amie qui sait toujours trouver les mots pour convaincre lors des réunions associatives auxquelles vous participez !

La force de l’exemple est un puissant levier.

Voix grave et figure d’autorité quand on prend la parole

Dans notre culture et notre société, une voix grave est synonyme d’autorité. Les voix graves dominent et exercent le pouvoir. Elles couvrent les voix fluettes.

Et depuis les années 50, on constate que la tonalité de la voix des femmes baisse.

Le podcast Travail (en cours) a publié une série consacrée à la voix. On y apprend notamment qu’en 2017, une étude sur la tonalité des voix des femmes allemandes a révélé que la fréquence de la voix des femmes avait chuté de 34 hertz en 20 ans.

L’hypothèse émise par des chercheurs australiens est que la voix des femmes baisse à mesure qu’elles accèdent à des postes à responsabilité dans la société.

Travailler sa voix

De nombreuses femmes vont voir des coaches vocales pour travailler leur voix et notamment la tonalité grave. Le cas le plus célèbre est celui de Margaret Thatcher qui a drastiquement travaillé sur les graves pour asseoir son autorité au début de son mandat de Première ministre au Royaume-Uni.

C’est une solution que beaucoup recommandent et qui a fait ses preuves.

Moi je pense au contraire que les femmes de pouvoir ont plutôt intérêt à définir leurs propres codes plutôt qu’à adopter des codes qui ne sont pas les leurs.

C’est vrai dans le management ou la gestion des affaires politiques (comme a pu le faire la Première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern), comme dans la façon de prendre la parole, de s’adresser aux gens ou de s’affirmer à l’oral.

Je crois que voir une femme être elle-même inspirera d’autres femmes, leur permettra de se reconnaître et d’oser prendre la parole.

Poser sa voix

En revanche, apprendre à poser sa voix vous permettra de la maîtriser davantage, sans la changer.

Un très bon moyen de pour le faire, c’est de respirer profondément et lentement avant de prendre la parole. Inspirez par le nez, expirez par la bouche.

L’idée ici, c’est de calmer le rythme cardiaque, tout autant que d’oxygéner tous nos muscles pour les détendre et décoincer aussi nos cordes vocales.

L’idéal, c’est de le faire 2 à 5 minutes avant de prendre la parole. Vous pouvez utiliser une appli de cohérence cardiaque pour vous y aider.

Le sexisme ordinaire et le regard sur l’apparence des femmes

En tant que femmes, nous vivons chaque jour dans un monde fait d’injonctions sur notre apparence.

Il faut être :

  • mince, mais pas trop ;
  • avoir des formes, mais pas trop et ne pas être grosse non plus ;
  • maquillée, mais pas trop ;
  • jolie, mais pas trop ;
  • bien habillée, mais pas trop court, ni trop moulant, ni trop ample non plus ;
  • bien coiffée, pas trop stricte, ni trop stylée ;
  • être souriante ;
  • et soignée.

Les couleurs que nous portons seront analysées, nos vêtements jugés.

Alors j’entends déjà quelques hommes qui répondront « oui, mais nous aussi, on doit faire attention à notre apparence, faut pas croire ». Certes, mais à un niveau infiniment moindre que celui des femmes.

De fait, un costume gris passera à peu près partout sans remarque. En revanche, les tenues féminines ne sont jamais passe-partout. Je vous renvoie à cette expérience menée par un journaliste australien.

Agacé par les remarques sur la tenue de sa consœur et co-présentatrice Lisa Wilkinson, Karl Stefanovic a porté le même costume bleu pendant un an à l’antenne de leur émission quotidienne… Et personne ne s’en est rendu compte jusqu’à ce qu’il le fasse remarquer.

Sa collègue en revanche a continué à essuyer des remarques des téléspectateurs et téléspectatrices sur ses tenues, sa coiffure et son maquillage.

Argh !

Quoi que vous disiez, vous serez jugée en partie sur votre apparence. Vous n’y pouvez rien.

Le conseil ici est simple : autant choisir des vêtements dans lesquels vous vous sentez à l’aise (sans pour autant forcément vous affranchir du dress code et des contraintes de votre profession ou de l’événement auquel vous participez, mais pourquoi pas).

Si vous devez parler debout, pensez éventuellement à des vêtements qui comportent des poches pour y glisser vos fiches. (on parlera une autre fois du sexisme ordinaire qui se cache dans les vêtements féminins. Vous aviez remarqué à quel point on manque de poches ??? <img decoding= » />).

Si vous devez parler en visio ou assise à une table, éviter par exemple les bracelets qui cognent et font du bruit sur les meubles.

La force du collectif pour se faire entendre en public

Comme je l’expliquais dans ce post Insta, la sororité est d’un grand secours pour oser prendre la parole en public.

 

 

 
 
 
 
 
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La sororité, c’est la solidarité entre sœurs. Et la solidarité, c’est le sentiment d’un devoir moral envers les autres membres d’un groupe, selon le Larousse.

Sans tomber dans la mièvrerie, un peu de solidarité féminine, ça fait du bien.

La sororité comme tremplin d’une prise de parole

Le conseil ultime que je donne c’est donc de s’appuyer sur les autres et sur les opinions partagées par d’autres.

On court-circuite ainsi notre cerveau pour qui être le centre de l’attention peut représenter un danger (d’où le rythme cardiaque qui augmente et les mains qui tremblent : il prépare notre fuite !).

Si on n’est pas seule, même fictivement, c’est moins stressant.

En réunion

Au bureau ou en réunion associative, cela peut être par exemple :

« Ce que disait Assia tout à l’heure me semble tout à fait juste et je compléterais même en disant que… ».

« Véronique disait récemment que…, je suis tout à fait alignée avec ce point de vue et je pense même que… ».

Alors, oui, vous pouvez le faire avec des hommes, évidemment, mais en vous appuyant sur des femmes, vous faites vous-mêmes preuve de sororité en appuyant leur propre travail ou leurs propres propos (voir plus bas).

Pour un discours ou une présentation

Pour démarrer un discours de pot de départ ou de mariage ou même une conférence, la stratégie fonctionne en commençant par une citation :

« Je commencerai par les mots de cette actrice / autrice / femme politique qui disait que… »

La sororité comme porte-voix

L’autre stratégie que j’aime particulièrement partager en formation, c’est la fameuse stratégie de l’amplification adoptée par les conseillères de Barack Obama lors de son premier mandat à la Maison-Blanche.

Le procédé est sensiblement le même, mais il s’agit ici de s’entraider et de reprendre les idées des collègues et collaboratrices en rappelant clairement à chaque itération qui est l’autrice de l’idée de départ.

Le processus est collectif et généralement concerté, mais on peut commencer à appliquer cette stratégie seule.

Plus de conseils pour oser prendre la parole en milieu pro ou militant

Pour des conseils de prise de parole en public sous l’angle féministe, vous pouvez rejoindre les inscrites à mon courrier bi-mensuel.

Je donne des conseils et des exercices pour oser et pour s’améliorer. Vous pourrez aussi télécharger mon Guide pour oser prendre la parole au bureau. Vous y trouverez des stratégies inédites et complémentaires à celles que je vous ai partagées ici pour parler en public plus sereinement (car oui, malgré la longueur de cet article j’ai encore des conseils à donner !).

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